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La politique de rigueur du gouvernement frappe les collèges parisiens les plus fragiles

1 février 2011

 Le Ministre de l’Education a lui-même reconnu le 10 janvier dernier dans la presse que « dans les établissements cumulant les difficultés, il faut donner davantage de moyens ». C’est pourtant exactement l’inverse qui se prépare dans l’Académie de Paris pour la rentrée prochaine.

Alors que les instances académiques ont annoncé une hausse globale des effectifs parisiens dans le second degré de 1 948 élèves dont 695 élèves en collège, le Rectorat a communiqué sur la suppression de 27 postes d’enseignants.

Or, à l’analyse des documents fournis sur table lors du Conseil Départemental de l’Education Nationale consacré aux établissements parisiens du second degré qui s’est déroulé aujourd’hui, c’est à un compte tout à fait différent que les syndicats d’enseignants, les représentants des parents d’élèves et les élus sont arrivés.

En effet, en  ramenant les heures d’enseignement que les services du Ministère de l’Education financeront à la rentrée  2011  au nombre d’enseignants devant élèves, c’est à 5 fois plus  que l’on peut évaluer  le nombre d’enseignants qui seront supprimés dans les établissements du second degré parisiens puisqu’une partie seront basculés vers les brigades de remplacement.

Et, comme tous les ans,  ce sont les collèges les plus contournés à cause de l’assouplissement de la carte scolaire qui verront encore leurs moyens baisser substantiellement selon la mécanique perverse qui veut que les dotations horaires globales (DHG) soient calculées en fonction du nombre d’élèves accueillis par l’établissement.

Les conséquences de cette politique motivée par une seule approche comptable sont connues : augmentation du nombre d’élèves par classe et plus spécialement cette année  dans les établissements d’Enseignement Professionnel, fin des travaux en petit groupe et des dispositifs innovants d’accompagnement et de soutien…

Reste que pour répondre à la demande de suppression de 16 000 postes supplémentaires à la rentrée 2011 de leur ministre de tutelle, les services académiques en viennent à réduire les moyens spécifiques accordés aux collèges du groupe 5, c’est-à-dire ceux reconnus les plus en difficulté par l’Académie elle-même.

Face à ces mesures qui pénalisent les élèves les plus en difficultés et leurs familles  et découragent les équipes éducatives, les élus de la majorité municipale siégeant au CDEN ont voté contre les mesures de DHG proposées pour la rentrée prochaine.

Ils ont également dénoncé le manque de concertation et de transparence dont ont fait preuve les services académiques dans la préparation de ce comité départemental de l’Education Nationale.

De la même manière, les mesures annoncées pour le 1er degré à Paris suscitent l’inquiétude puisque 77 postes seront supprimés lors de la prochaine rentrée alors que 500 élèves supplémentaires sont attendus. Les élus parisiens seront mobilisés contre cette casse du service public de l’éducation jeudi 3 février à partir de 9h devant le rectorat.

A l’opposé de cette politique, le Maire de Paris proposera au prochain conseil de Paris une délibération prévoyant de consacrer un million d’euros dès la rentrée 2011 à la cinquantaine de collèges parisiens les plus fragilisés par le creusement des inégalités et la politique d’assouplissement de la carte scolaire. Ces moyens conséquents permettront notamment de financer les actions en lien avec les familles et le quartier, les projets axés sur la citoyenneté, la promotion de l’éducation artistique et sportive, les séjours et voyages scolaires pour l’ensemble des élèves de l’établissement.

 

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