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Retrouvez la tribune que j’ai publiée aujourd’hui dans le Huffingtonpost en réponse aux propos de Nathalie Kosciusko-Morizet sur la Réforme des ryhtmes éducatifs

20 mars 2013

J’ai découvert lundi les propos sidérants de Nathalie Kosciusko Morizet concernant la réforme des rythmes éducatifs, en réaction à l’annonce du Maire de Paris, Bertrand Delanoë, de mettre en œuvre la réforme en septembre 2013, si tel en décide le   Conseil de Paris du 25 mars prochain.

La proposition de l’exécutif parisien constitue l’aboutissement d’une large consultation, d’abord menée par Vincent Peillon au niveau national puis spécifiquement parisienne : réunions publiques, site internet dédié, questionnaire en ligne qui a reçu près de 15 000 réponses, nombreuses audiences syndicales, réunions avec les fédérations de parents d’élèves, les personnels de la Ville, réunions menées dans les arrondissements…

Contrairement à ce que laisse entendre l’UMP, nombreux sont ceux qui ont exprimé leur désir de réparer les dégâts colossaux que les gouvernements de droite ont successivement causés à l’école depuis 10 ans.

D’abord, le retour à la semaine de quatre jours et demi fait consensus tant les conditions d’apprentissage en France constituent jusqu’à présent une exception dans tous les pays de l’OCDE. Aucun autre pays ne concentre les cours de manière aussi dense, au mépris des recommandations de tous les pédagogues. Revenir sur la réforme de Xavier Darcos est une nécessité urgente que personne ne conteste.

En outre, Bertrand Delanoë a toujours affirmé que cette réforme était l’occasion d’améliorer l’offre éducative pour les enfants, mais aussi les conditions de travail de tous les personnels et acteurs de l’éducation. C’est l’ambition de ce projet qui permettra d’abord d’aménager les rythmes éducatifs en fonction des rythmes biologiques des enfants et d’améliorer le statut des personnels, tout en construisant des parcours éducatifs qui tireront profit des nombreuses richesses culturelles et sportives qu’offre Paris.

Candidate à la primaire parisienne, l’ancienne porte-parole de Nicolas Sarkozy, refuse une réforme qui vise à lutter contre les inégalités en permettant à tous les enfants, quel que soit leur milieu, de bénéficier des mêmes atouts. Offrir à chaque petit Parisien les moyens de développer son autonomie, son ouverture au monde et aux autres, c’est pourtant une belle ambition !

La députée de l’Essonne a la mémoire courte : elle a participé aux gouvernements responsables d’une hémorragie sans précédent de l’Education nationale, en supprimant 80 000 postes. Elle refuse une réforme qui rétablit notamment la formation des enseignants, permet l’embauche de 60 000 postes, prépare les élèves à un parcours individuel de formation. Sa proposition consiste à démanteler le service public d’éducation, fidèle à sa logique ultralibérale, en autonomisant tous les établissements. Dans la droite ligne des politiques menées par les gouvernements auxquels elle a participé, cette autonomie conduira encore et toujours à dégrader les conditions de travail des enseignants en supprimant massivement des postes.

Soutenue par Claude Goasguen, ancien adjoint aux Affaires scolaires de Jean Tibéri, la candidate à la primaire UMP dans la capitale pourrait facilement comparer les bilans respectifs des équipes qui se sont succédé : quand ses amis avaient abandonné l’entretien des locaux et la construction de nouvelles écoles, Bertrand Delanoë aura livré 26 nouvelles écoles en deux mandatures et consacré plus de 20 millions d’euros annuels pour l’entretien des écoles.

L’histoire récente montre bien les ravages d’une telle conception appliquée à l’éducation, quand l’intérêt des enfants passe derrière la logique purement comptable.

Avec la réforme que Paris se propose d’adopter, c’est bien la refondation de l’école qui est en marche, au bénéfice des conditions d’apprentissage mais aussi des conditions de travail de tous les acteurs de l’éducation.

http://www.huffingtonpost.fr/colombe-brossel/reforme-rythmes-scolaires_b_2908573.html

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